jeudi 8 avril 2010

Les pluies meurtrières au Brésil


Avant de poursuivre le compte-rendu de la Semaine Sainte vécue en paroisse, je me dois d´écrire un message sur les pluies meurtrières qui touchent actuellement la ville et l´état de Rio de Janeiro, et de nombreuses régions du Brésil. Ici aussi à Brasilia, nous connaissons de fortes pluies tous les jours qui en quelques minutes transforment les rues en torrents. 

Normalement la saison des pluies s´étend d´octobre à Mars. Cette année, les pluies de janvier ont été moins importantes que les autres années et tombent en ce moment. C´est donc un phénomène naturel "normal" pour le Brésil, pays caractérisé par des climats que l´on peut qualifier d´"extrêmes" (fortes chaleurs, pluies et orages violents...).

Le nombre important de victimes (près d´une centaine à ce jour) s´explique par plusieurs phénomènes conjugués :
  • Le caractère exceptionnel des actuelles pluies. Même si les pluies violentes sont un phénomène climatique normal pour le Brésil, les pluies actuelles sont d´une nature exceptionnelle, et l´on parle des pires pluies depuis près de 50 ans.

  • De nombreuses victimes sont mortes dans des éboulements de terrain. Dans les grandes villes de la côte - où se trouve concentrée près de 80% de la population brésilienne - les plans concertés d´urbanisation n´existent pas. Chaque arrivant s´installe où il le peut. Rio étant une ville construite en bordure de mer - où se trouvent des quartiers résidentiels huppés et de grands hôtels - et au milieu de montagnes - sur les flancs desquelles sont construites les favelas de manière anarchique - les habitations récentes sont très précaires. Les habitants des favelas construisent leur habitation au plus vite et de manière précaire sur des pentes aux forts pourcentages. Les fondations des maisons sont peu profondes, et à la moindre pluie conséquente sont emportées. La photo ci-contre vous montre un des quartiers de Rio, dominé une favela construite de manière anarchique au sommet d´une petite montagne.

  • Enfin, la corruption est monnaie courante dans l´administration et la hiérarchie politique brésiliennes. Les travaux de voirie s´en ressentent avec des matériaux de faible qualité, les différents intermédiaires se réservant de substantielles rentrées d´argent avec les deniers publics prévus pour des ouvrages de meilleure qualité. L´argent de l´état est versé, les travaux réalisés, mais la qualité prévue n´est pas au rendez-vous. En cas de précipitations importantes, comme c´est le cas actuellement, les ouvrages se détériorent très rapidement et paralysent ainsi l´acheminement des secours.

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Diacono Francisco Javier