vendredi 30 avril 2010

La vie au séminaire de Brasilia



La journée d´hier a été une journée bien chargée pour moi, comme je les aime.

Elle a commencé par un exposé en pneumatologie (discours sur le Saint Esprit), qui avait pour thème "le Saint-Esprit dans l´Histoire de l´Eglise, de la première communauté apostolique aux Protestants".
J´étais chargé de la deuxième partie, et j´ai donc développé les pensées de Saint Thomas d´Aquin, de Joaquim de Fiore et ses conséquences dans l´Histoire de la pensée humaine, et enfin les positions de Luther, de Calvin et de leurs successeurs.
Un travail conséquent mais ô combien passionnant.

Dans la foulée, le séminaire accueillait la réunion  mensuelle du clergé de l´archidiocèse de Brasilia : plus de 200 prêtres autour de Dom João pour 3 heures de réunion, après le traditionnel lanche.
Je faisais partie de l´équipe chargée du service du repas. Il fallait que les cadences suivent...

Puis l´après-midi a été consacrée à un temps baptisé "Dia do Amor da casa", moment où toute la communauté se retrousse les manches pendant deux heures pour remettre en forme le jardin et les terrains de sports. Au programme des équipes : jardinage dans le potager, balayage des allées du séminaire, peinture des trottoirs en blanc, tracé des lignes des terrains de sport.

Enfin, une bonne partie de ballon, sur ordre des Pères (nous avions interdiction de travailler dans nos chambres pendant ce temps-là, alors obéissance oblige...) pendant une heure et demie. Nous avons conclu cette journée peu banale par la célébration de la Messe dans la Grande Chapelle.

Suite des festivités dès lundi prochain, j´y reviendrai.

jeudi 29 avril 2010

Figure de sainteté au Brésil : la servante de Dieu Nhá Chica (1/2)


Francisca de Paula de Jesus, appelée affectueusement Nhá Chica, est née en 1808 à Rio das Mortes - São João Del Rei, dans l´état du Minas Gerais. Sa mère était esclave et son père probablement un homme blanc. 

Le 26 Avril 1810, à l´âge de deux ans, elle reçut le sacrement du Baptême dans la chapelle de Santo Antônio do Rio das Mortes Pequeno, São João Del Rei. Ses parrains et marraines étaient Ângelo Alves et Francisca Maria Rodrigues.
En 1816, elle rejoignit Baependi, accompagnant sa mère, et son frère. Ils vécurent tous les trois dans une cabane au sommet d´une colline.
En 1818, la petite Francisca, âgée de 10 ans, perdit sa mère. Cette dernière remit ses deux enfants dans les mains de Dieu et  de la Vierge Marie. Orphelins de mère, seuls au monde, les deux enfants grandirent sous l´assistance et la protection de Notre dame, qui peu à peu conquit le coeur de Nhá Chica, qui ne faisait rien sans la consulter en premier.

Nhá Chica montra de grandes dispositons intérieures pour faire fructifier l´héritage spirituel reçu de sa mère. Elle ne se maria pas et repoussa avec fermeté toutes les propositions de mariage qui lui furent présentées. Elle se montrait à l´aise avec tous, les plus pauvres, les plus riches et les nécessiteux. Elle répondait à tous ceux qui lui rendaient visite, sans aucune discrimination, et pour chacun elle avait une parole de réconfort, un conseil ou une promesse de prière. Bien que très jeune, elle était consultée pour conseiller, faire des prières et aider les personnes qui étaient en affaires. Beaucoup la consultaient avant de prendre une décision, et pour toutes ces personnes, elle était considérée comme une "sainte".

A ceux qui lui demandaient d´où lui venait sa sagesse, elle répondait tranquillement : "je n´ai jamais fait de miracles, je prie Notre Dame, qui m´écoute et me répond; c´est pour cela que je suis capable de répondre avec certitude quand on me consulte, et je prie avec foi".

mercredi 28 avril 2010

XVIème Congrès Eucharistique National : la présence du coeur du Saint Curé d´Ars


 
En cette année sacerdotale, la relique du Saint Curé est amenée à beaucoup voyager.

Le 12 Mai, arrivera la  dite relique, accompagnée de son évêque, Mgr Bagnard et de l´un de ses vicaires épiscopaux.

La relique sera installée dans l´autel principal du Congrès, construit pour l´occasion. 

Mgr Bagnard donnera une conférence et présidera la messe dans chacun des deux séminaires. Il donnera une conférence lors de la journée sacerdotale organisée le 13 Mai, en présence du légat du Pape, le Cardinal Hummes, préfet de la Congrégation pour le Clergé, et de plus de 2000 prêtres, sur le thème
"Fidélité du Christ, fidélité du prêtre selon Saint Jean-Marie Vianney". 

C´est une très grande grâce pour tout le diocèse de Brasilia qui se fait une joie d´accueillir toute cette délégation d´Ars.


mardi 27 avril 2010

4ème Dimanche de Pâques : Dimanche du Bon Pasteur


 
Ce Week-end passé en paroisse, m´a permis de commencer tout doucement une tournée d´au-revoir des différentes chapelles de la paroisse Nossa Senhora de Aparecida de Samambaia. 

Samedi soir, j´ai participé à la messe dans l´église principale de la paroisse, avant d´y célébrer un mariage, devant une assemblée d´une vingtaine de personnes. Un mariage tout simple sans faste excessif et une mariée inondée de larmes pendant qu´elle remontait l´allée centrale au bras de son père.

Dimanche matin, j´ai accompagné mon curé pour la célébration de deux messes dominicales dans deux chapelles différentes de la paroisse. Le soir, j´ai présidé une célébration de la Parole dans une autre chapelle de la paroisse, prêchant sur le Bon Pasteur, et invitant plus particulièrement à prier pour les pasteurs, évêques et prêtres, et pour les vocations sacerdotales

lundi 26 avril 2010

Brasilia, la plus jeune capitale du monde !

Aujourd´hui, je reproduis in extenso un article du Figaro présentant la ville de Brasilia. Rude constat de la part du journaliste;

Brasília fut inaugurée le 21 avril 1960. Cette année, la «ville du futur» fête ses 50 ans. Un demi-siècle d'utopies qui donne à la capitale du Brésil son caractère unique.


Le palais d'Alvorada (ou palais de l'Aurore) est une oeuvre 
d'Oscar Niemeyer. Situé en périphérie du centreville, il est le lieu de 
résidence du président du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, alias Lula.
 L'inauguration officielle de la ville eut lieu bien après celle de ce 
bâtiment (Reportage photo Emile Luider).
Le palais d'Alvorada (ou palais de l'Aurore) est une oeuvre d'Oscar Niemeyer. Situé en périphérie du centreville, il est le lieu de résidence du président du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, alias Lula. L'inauguration officielle de la ville eut lieu bien après celle de ce bâtiment (Reportage photo Emile Luider).






On vient au Brésil pour ses «sambadromes» bourrés à craquer de Cariocas toqués de danse, ivres de fièvre, pour ses aguichantes plages de sable blanc où se brisent des reins d'écume, pour ses maillots de bain de la taille d'un timbre poste. On vient plus rarement au Brésil pour sa capitale, Brasília. Dans l'esprit commun, la ville se résume aux plans séquence de L'Homme de Rio, dans lequel Philippe de Broca filme un Bébel suant à grosses gouttes dans un Brasília vide de population. Dans une métropole encore en gestation, Jean-Paul Belmondo alias Adrien court à perdre haleine sous un ciel d'azur. C'était il y a presque cinquante ans.
Le palais Itamaraty, le 
ministère des Affaires étrangères.
Le palais Itamaraty, le ministère des Affaires étrangères.
Aujourd'hui, depuis son siège d'avion, le voyageur survole un horizon d'herbes sèches, de boue calcinée et de bauxite rouge. Une toile tendue de savanes que crève brutalement la poussée verticale du béton. Brasília semble dressée dans une attitude d'exhortation, comme pour convaincre le curieux de lui rendre visite. La moindre agglomération est située à plus de 2 000 kilomètres. D'en haut, on dirait un test de Rorschach, en forme d'oiseau pour les uns, de papillon pour les autres. D'en bas, elle se décline en une équation mathématique d'avenues et une orchestration rigoureuse d'immeubles, véritable algèbre urbain. La ville orwellienne est à l'image de l'univers totalitaire de l'écrivain anglais: entre décor de science-fiction et délire architecturo-stalinien. Une utopie jaillie d'une pensée tricéphale: capitale rêvée par le président Juscelino Kubitschek (élu en 1956), planifiée par l'urbaniste Lucio Costa et dessinée par l'architecte Oscar Niemeyer.

Une capitale dessinée par Oscar Niemeyer

De cette aventure humaine, il ne reste que Niemeyer pour témoigner. Bien que centenaire (102 ans), l'homme est toujours un architecte fécond, refusant les commandes, mais devisant avec passion sur l'épopée brasilienne. Il travaille à Rio dans un loft design en diable, à peine meublé: piano à queue, divan aux lignes aériennes, murs vierges et baie vitrée ouverte sur la plage incurvée de Copacabana.
«Lorsque Kubitschek est arrivé au pouvoir en janvier 1956, il a tenu la promesse de sa campagne électorale: cinquante ans de progrès en cinq ans de gouvernement. Un jour, il m'a dit: “Oscar, nous allons bâtir la nouvelle capitale du Brésil, au milieu de nulle part et à partir de rien. Quel symbole plus fort que la construction de Brasília pour exprimer ses ambitions pour un pays?”»
Niemeyer, ce sont 500 projets et plus de 200 réalisations. C'est aussi une phrase, prononcée des milliers de fois, usée jusqu'à la corde: «La courbe est la solution naturelle.» Il suffit d'observer l'une des créations de ce fervent communiste pour s'en convaincre: le siège du PCF, place du Colonel-Fabien, à Paris.
L'église Dom Bosco fut 
construite en hommage au saint patron de la ville, à l'endroit exact où 
passe le 15e parallèle.
L'église Dom Bosco fut construite en hommage au saint patron de la ville, à l'endroit exact où passe le 15e parallèle.
Brasília est l'avènement d'un projet qui remonte au XVIIIe siècle, quand l'idée d'une capitale située à l'intérieur des terres commence à germer: une ville éloignée des côtes, menacées en permanence par les attaques maritimes. Le défi est de taille: construire la capitale fédérale d'un territoire de 8,5 millions de kilomètres carrés dans une zone déserte. Elle sera bâtie en mille jours, et 4 millions d'arbres seront plantés.
Le fameux plan pilote de Lucio Costa fut sélectionné en mars 1957, parmi 41 projets présentés par 26 candidats. Sa fille, une sexagénaire sexy, vit toujours dans le duplex familial un vaisseau flottant sur les eaux écumantes d'Ipanema , où son père a passé cinquante-six ans à produire des couches sédimentaires de croquis, de dessins et de plans.
«Mon père était un taiseux, un taciturne, un solitaire, travaillant seul sur son concept dans le secret de son bureau, ici, à l'étage du dessous. Le jour de la remise des projets, très en retard, il a glissé dans une pochette 11 pages dactylographiées et scotché un plan. Avec ma soeur, nous sommes partis tous les trois sur les chapeaux de roues. Le temps que mon père se gare, c'est moi qui suis allée remettre son rapport. Il avait réussi à penser une future capitale en quatre mois, créant un paysage urbain sur 360° d'horizon.»

Une utopie sociale et politique

Inaugurée volontairement un 21 avril, entre équinoxe et solstice, afin de lui donner un parfum animiste, la cité sortie de nulle part est une utopie sociale et politique. Ardent défenseur d'une idéologie égalitaire, Lucio Costa imagine une ville où sont gommées les différences sociales, où les quartiers sont organisés autour de leur fonction (secteurs résidentiels, des banques, des ministères, des commerces, des loisirs, des églises...) afin de garantir une meilleure qualité de vie en séparant travail, activités et habitations.
Bref, Brasília est avant tout conceptuelle. Seul hic? Prévue pour accueillir 500 000 habitants, elle en compte aujourd'hui 2,5 millions, et même plus de 3 millions avec sa banlieue. Depuis qu'elle a été classée par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité, aucune rénovation urbaine n'est envisageable: la ville est vouée à rester figée dans les années 50, et sa population, contrainte de se loger en périphérie.
Une vingtaine de villes satellites ceinturent ainsi Brasília. Dix mille fonctionnaires et diplomates viennent y travailler quotidiennement. Chaque jour, matin et soir, un mouvement pendulaire assure via les liaisons d'autobus deux trajets. Brasília inspire à 7 heures et expire à 17h30. Une cadence à la rigueur de métronome: l'axe monumental (son avenue principale) est ouvert à la circulation dans un sens le matin, qui s'inverse le soir. En fin d'après-midi, lorsque les salariés fuient le centre-ville, les douze artères en sens unique (250 mètres de large) ondulent sous les rejets brûlants des pots d'échappement.
Les plus pauvres sont 
contraints de vivre dans des favelas.
Les plus pauvres sont contraints de vivre dans des favelas.
Les rares privilégiés qui habitent le plan pilote sont fiers de leur appartenance à la ville. Ils vantent avec exubérance un sentiment d'«insularité» forgé sur les 2 000 kilomètres de vide qui les séparent du reste du monde. Les autres, bien que reclus dans la périphérie, expriment un même sentiment d'affiliation. «Cette ville, on l'a dans le sang!» Ils l'aiment pour «ses rues vides, son béton en surdose, son atmosphère létale». Sans ironie. Préservée de la souillure d'une quelconque modernisation, identique au projet initial, sa substantifique moelle à leurs yeux n'a subi aucun outrage. L'un d'eux résume en une phrase le lien paradoxal qui l'unit à Brasília: «C'est une ville que l'on passe son temps à vouloir quitter, mais dont on n'arrive jamais à consommer le divorce.»
Brasília est une somme de contradictions. L'une d'elles est qu'il faut sortir du centre-ville pour comprendre le mode de vie de ses habitants. Les faubourgs offrent trois options: favelas, où s'entassent laissés-pour-compte et va-nu-pieds; apologie de la déglingue, cités dortoirs réservées à la masse ouvrière et aux petits fonctionnaires; résidences protégées où les nantis vivent reclus derrière de hauts murs surmontés de barbelés. Bois précieux, béton teinté, baie d'aluminium, murs de verre... Ici, les maisons sont toutes l'oeuvre d'architectes soucieux de rivaliser avec le maître Niemeyer. L'idéologie en moins.
Aujourd'hui, Brasília fête son cinquantième anniversaire, mais sous le fard appliqué à la truelle, le visage de la capitale porte les outrages du temps. La cité «du futur» n'a jamais été conçue pour vieillir.


dimanche 25 avril 2010

Dimanche du Bon Pasteur : Journée mondiale de prière pour les vocations



En ce Dimanche du Bon Pasteur, je vous invite à prier pour les vocations sacerdotales et religieuses, dont nous avons tant besoin. Et surtout pour la sainteté de ceux qui s´engagent à donner leur vie au Christ, afin que leur témoignage n´en soit que plus rayonnant.

"Un bon pasteur, un pasteur selon le cœur de Dieu : n´est-ce-pas le plus grand trésor que Dieu puisse concéder à une paroisse ?", disait le Saint Curé d´Ars.

Je vous fais part d´une initiative du Service des Vocations du diocèse de Rouen, que vous pouvez noter dans vos agendas : la veillée suivie de la nuit de prière pour les vocations le Vendredi 25 Juin prochain, à la basilique de Bonsecours, à partir de 20h30.


Ici à Brasilia, l´archidiocèse organise toute une journée vocationnelle sur le campus de l´université catholique de Brasilia, avec présence des séminaristes, de nombreux religieux,  de nombreux prêtres, et de l´archevêque de Brasilia.

Au programme : témoignages, conférences, messe, confessions et adoration continue.


samedi 24 avril 2010

Les 50 ans de Brasilia




Le 21 Avril 1960 est la date symbolique d´inauguration de la ville de Brasilia.

En effet, il y a 50 ans, le Président Juscelino Kubitschek, a souhaité que la messe d´inauguration de la ville commence le 20 avril à 23h, afin de commencer le jour de Tiradentes dans une attitude de prière, et sous le regard de Dieu.
50 ans plus tard, le 20 avril 2010, soit mardi soir dernier, l´archevêque de Brasilia a célébré une messe d´action de grâces pour le jubilé d´or de la ville, messe qui marque le début des festivités de l´anniversaire de la capitale brésilienne.

En présence de 2000 personnes, du cardinal Falcão, de six autres évêques, et du nonce apostolique au Brésil, de 200 séminaristes et de plus de 100 prêtres, de nombreuses autorités civiles et politiques, la messe a commencé à 23h et s´est terminé vers 1h30 le 21 avril. Elle était célébrée sur l´autel monumental construit pour le futur Congrès eucharistique National. Seule la partie centrale est pour le moment achevée, mais cela a déjà beaucoup d´allure.

L´archevêque de Brasilia a donné une homélie très incisive, reconnaissant les tords de l´Eglise, mais dénonçant en même temps la corruption des politiques et les médias, qui "très souvent promeuvent une affectivité et une sexualité humaines dépourvues de toute limite", sous les applaudissements de la foule.
Il a conclu par ces paroles : "Aujourd´hui, nous revivons avec satisfaction les origines de notre capitale, et dans le même temps, de l´archidiocèse de Brasilia. Nous faisons monter notre action de grâces pour les Brasilienses et les Brésiliens qui ont participé à l´histoire de ces 50 années. Dans notre action de grâces, nous incluons tous ceux qui ont déjà rejoint leur demeure définitive auprès de Dieu".

vendredi 23 avril 2010

21 avril : Dia de Tiradentes au Brésil


Tiradentes, surnom donné à Joaquim José da Silva Xavier,(Pombal, 16 août 1746 — Rio de Janeiro, 21 avril 1792) était un activiste politique brésilien. Il exerça les divers métiers de d'arracheur de dents, de tropeiro, d'exploitant minier, de commerçant et de militaire.

Né dans la zone rurale du district de Pombal, à l'époque sur le territoire de la municipalité de São José del-Rei (aujourd'hui Tiradentes), dans l'État du Minas Gerais, Tiradentes était fils du portugais Domingos da Silva Santos, propriétaire terrien, et de la brésilienne Maria Antônia da Encarnação Xavier, le quatrième de quatre frères. En 1755, après la mort de Maria Antônia, il suit son père à Vila São José. Deux ans plus tard, à l'âge de 11 ans, il perd également son père. Le jeune Joaquim ne fait pas d'études et reste sous la tutelle de son parrain qui était chirurgien. Il travaille alors dans l'exploitation minière puis s'associe à un office d'assistance publique à Vila Rica et se consacre à la pratique de la pharmacie et à l'exercice de la profession de dentiste, ce qui lui vaut le surnom de "Tiradentes" ("arracheur de dents" en français).
Grâce à ses connaissances acquises dans le travail des minerais, il commence ensuite à travailler pour l'administration portugaise dans la prospection et la reconnaissance du sertão brésilien. En 1780, il rejoint la milice de la capitainerie du Minas Gerais. En 1781, il est nommé, par la reine Marie Ire, commandant de la patrouille de Caminho Novo, la route menant à la ville de Rio de Janeiro. Il avait pour fonction de garantir la sécurité des convois d'or et de diamants extrait dans la capitainerie jusqu'à la capitale. Confronté dans son travail au volume des richesses accaparées par les portugais et à la pauvreté du peuple brésilien, il commence à critiquer l'exploitation du Brésil par la métropole portugaise. Déçu de ne pas obtenir de promotion dans la carrière militaire, il démissionne de la cavalerie en 1787.
Il habite alors environ un an à Rio de Janeiro et cherche à développer des projets d'amélioration de l'alimentation en eau de la ville, comme la canalisation des cours d'eau rio Andaraí et rio Maracanã. Il n'obtient cependant aucun crédit pour l'exécution de ses projets de travaux. Cet échec accentue son désir de liberté pour la colonie.
De retour au Minas Gerais, il commence à prêcher, à Vila Rica et dans les environs, en faveur de l'indépendance du Brésil. Il organise un mouvement en faveur de sa cause et s'alliant à des membres du clergé et de la haute-société, comme Cláudio Manuel da Costa, ancien secrétaire du gouvernement, Tomás Antônio Gonzaga, ex-magistrat supérieur et Inácio José de Alvarenga Peixoto, exploitant minier. Le mouvement reçoit un renfort idéologique avec l'indépendance des colonies anglaises d'Amérique du Nord et la formation des États-Unis d'Amérique. Des facteurs régionaux et économiques contribuent également à la popularité du mouvement, comme la baisse de la production de minerais dans la capitainerie. Les habitants de la région, n'arrivant pas à payer les cent arrobas d'or dues annuellement à la couronne portugaise, adhèrent d'autant plus facilement à la propagande contre l'ordre colonial.

Le sentiment de révolte atteint son paroxysme avec l'instauration d'un nouvel impôt, la derrama, recouvrement de 538 arrobas d'or en arriérés d'impôts depuis 1762, immédiatement payable au nouveau gouverneur de la capitainerie, Luís Antônio Furtado de Mendonça, vicomte de Barbacena. Nourrie également par les idéaux des Lumières, le mouvement, appelé conjuration Mineira (ou Inconfidence minière), se forme dans la nuit de l'insurrection: les leaders du mouvement sortent dans les rues de Vila Rica réclamant l'instauration d'une République ce qui leur vaut l'adhésion immédiate de la population. Cependant, avant que la conspiration ne se transforme en révolution, elle est dénoncée au pouvoir portugais par le colonel Joaquim Silvério dos Reis, le lieutenant-colonel Basílio de Brito Malheiro do Lago et l'açorien Inácio Correia de Pamplona, en échange de l'effacement de leurs dettes vis-à-vis de la couronne. Le vicomte de Barbacena suspend alors la derrama et ordonne l'arrestation des insurgés (1789). Prévenus, les conjurés se cachent chez des amis à Rio de Janeiro, mais sont découverts par Joaquim Silvério dos Reis.
Parmi les conjurés, on trouve les pères Carlos Correia de Toledo e Melo, José de Oliveira Rolim et Manuel Rodrigues da Costa; le lieutenant-colonel Francisco de Paula Freire de Andrade; les colonels Domingos de Abreu et Joaquim Silvério dos Reis (un des délateurs du mouvement); les poètes Cláudio Manuel da Costa, Inácio José de Alvarenga Peixoto et Tomás Antônio Gonzaga.
Leurs principaux objectifs étaient d'établir un gouvernement indépendant du Portugal, de créer une université à Vila Rica, développer l'industries et faire de São João del-Rei le nouveau siège de la capitainerie.

Joaquim José da Silva Xavier, "Tiradentes", était probablement, parmi les membres de la conspiration, celui à la position sociale la plus basse. Il fut cependant le seul à assumer sa responsabilité au sein du mouvement. Niant tout d'abord toute implication, Tiradentes assume ensuite toute la responsabilité de la conjuration, innocentant ses compagnons. Les conjurés attendent trois ans en prison leur procès et leur jugement. Certains sont condamnés à mort et d'autres à l'exil. Plus tard, sur ordre de la reine Marie Ire, toutes les peines sont commuées en exil, sauf pour Tiradentes, qui reste condamné à la peine capitale.


Le dimanche 21 avril 1792, au matin, Tiradentes parcourt en procession les rues du centre ville de Rio de Janeiro, jusqu'au lieu de son supplice. Exécuté puis écartelé, sa mémoire est déclarée infâme une fois la sentence accomplie. Sa tête est alors montée sur un poteau à Vila Rica, ses restes dispersés le long du Caminho Novo (à Cebolas, Varginha do Lourenço, Barbacena et Queluz où il prononça des discours appelant à la révolte) et sa maison rasée.

Après l'indépendance du Brésil, Tiradentes reste longtemps une personnalité relativement obscure. En effet, pendant l'Empire, les deux monarques, Pierre Ier et Pierre II, appartiennent à la lignée masculine de la maison des Bragance et sont, respectivement, neveu et petit-neveu de Marie Ire de Portugal, qui avait émis la condamnation à mort de Tiradentes. Tout change avec l'avènement de la République, et surtout l'arrivée des idéologues positivistes qui présidèrent à sa fondation et qui cherchèrent dans la figure de Tiradentes une personnification de l'identité républicaine du Brésil. De là vient l'iconographie traditionnelle le présentant en robe et avec une barbe, à côté de l'échafaud, vaguement assimilé à Jésus Christ.
Tiradentes ne se maria jamais mais eut deux fils, João avec Eugênia Joaquina da Silva et Joaquina avec Antonia Maria do Espírito Santo.

Tiradentes est aujourd'hui considéré comme le patron civil du Brésil. La date de sa mort, le 21 avril est célébrée tous les ans par un jour férié.


jeudi 22 avril 2010

Petite panne...

Deux jours de panne Internet au séminaire m´ont empêché de publier mon petit mot quotidien sur mon expérience brésilienne.

Pourtant, Dieu sait que l´actualité est très riche en ce moment ici à Brasilia.

Internet étant revenu, les publications vont pouvoir reprendre.

mardi 20 avril 2010

Anuncio vobis gaudium magnum



En rentrant hier soir de mon week-end en paroisse, j´ai eu la joie de lire parmi mes mails un message de Mgr Descubes, archevêque de Rouen, qui disait entre autres :

"J'adresse ce jour ton appel à l'ordination presbytérale au supérieur du Séminaire Saint Sulpice."

Le Dimanche 27 Juin prochain, par l´imposition de ses mains et le don du Saint-Esprit, je serai ordonné prêtre pour le diocèse de Rouen.

Alleluia ! 
Jubilate Deo, cantate Domino !

Pour vous rappeler quelques souvenirs, vous pouvez voir et revoir le diaporama de l´ordination diaconale, le 28 Juin dernier à Rouen. 



lundi 19 avril 2010

3ème Dimanche de Pâques en paroisse à Samambaia



Ce week- end en paroisse est passé bien vite.

Samedi soir, j´ai participé à la messe anticipée dans l´église principale de la paroisse.

Dimanche matin, j´ai participé à la messe de 8 heures dans l´autre église de la paroisse. En fin d´après-midi, j´ai célébré une célébration de la Parole dans l´une des chapelles de la paroisse. L´assemblée y était très nombreuse.

J´ai prêché sur la dignité que le Christ nous donne à le servir dans l´évangélisation. 
Ce n´est pas nous qui le choisissons, c´est Lui que nous choisit, et nous rend dignes de Le servir, à l´exemple de Saint Pierre. Même si nous rencontrons l´incompréhension et la médisance, il nous faut obéir à Dieu plutôt qu´aux hommes. De ce témoignage rendu à Dieu par le don de notre vie, découle la vraie joie chrétienne, fruit de l´action de l´Esprit-Saint en nous.


dimanche 18 avril 2010

Le discours du Pape aux évêques de la Région Norte 2




Le Pape Benoît XVI a reçu ce jeudi matin 15 avril, un groupe d'évêques brésiliens en visite Ad Limina, centrant son discours sur l'Eucharistie, "cœur et source permanente du ministère pétrinien, de la vie chrétienne et de la mission évangélisatrice de l'Eglise. Vous comprendrez - a dit Benoît XVI à ses hôtes - la préoccupation du Successeur de Pierre face à tout ce qui peut offusquer le sommet de la foi catholique, le fait que le Christ vive réellement et continuellement dans l'hostie et dans le vin consacrés... Sous-estimer le culte du Saint Sacrement est signe et cause de l'affaiblissement du sens du mystère, tout comme lorsque Jésus n'est pas au centre de la messe, lorsque la communauté s'occupe de beaucoup de choses au lieu d'être tournée vers le seul Seigneur". Puis le Saint-Père a dit que si, dans la liturgie, la figure du Christ n'est pas prépondérante, celle-ci n'est pas chrétienne. Au nom de l'inculturation on s'éloigne souvent de cette priorité, "tendant au syncrétisme, à introduire dans la messe des rites tirés d'autres religions ou particularismes culturels". Comme l'écrivait Jean-Paul II, "le mystère eucharistique est un don immense qui n'admet ni ambiguïté ni réduction. Lorsqu'il est privé de sa valeur sacrificielle, on le vit comme un simple évènement convivial et fraternel".

Ensuite, il a rappelé que "derrière bien des prétextes, il y a une mentalité incapable d'accepter la réalité d'une intervention divine en ce monde en aide à l'homme... Croire en l'action rédemptrice de Dieu pour anéantir l'aliénation du péché est considéré par certains comme une vision déiste et intégriste, accusation qu'ils appliquent aussi au signe sacramental du sacrifice eucharistique. Ils estiment plus acceptable la célébration d'un signe exprimant un vague sentiment communautaire... Or, le culte divin ne peut naître de l'imagination personnelle, comme un cri dans le noir ou une banale auto affirmation... La vérité liturgique suppose que Dieu nous réponde et nous montre comment l'adorer... L'Eglise vit de cette présence et sa raison d'être est d'en diffuser la présence dans le monde". 

Le Pape a conclu en rappelant que dans un mois s'ouvre au Brésil le XVIème Congrès Eucharistique National. Puisse Jésus Eucharistie "être vraiment au coeur du Brésil, afin que tous les brésiliens se reconnaissent et s'entraident comme membres du Christ. Qui veut vivre sait comment vivre et a de quoi vivre. Qu'il s'approche, croie et devienne partie du corps du Christ pour être vivifié".

La Radio Vaticane a aussi mis en ligne sur son site une vidéo en italien de la rencontre.

samedi 17 avril 2010

Visite ad Limina des évêques brésiliens de la Région Norte 2


Depuis le 12 avril, et jusqu´au 26 avril prochain, les évêques brésiliens de la Région apostolique Norte 2 sont à Rome dans le cadre de leur visite sur le tombeau des Saints apôtres Pierre et Paul.

Cette région apostolique regroupe les états fédéraux du Pará et de l´Amapá. 

L´état du Pará est le deuxième état fédéral brésilien en terme de superficie (2 fois la France), et compte une population de 7 millions d´habitants.

L´état de l´Amapá est l´état fédéral le plus au nord du Brésil sur la façade Atlamtique. Il est frontalier avec la Guyane française et le Surinam. Il a une population de 620 000 habitants.

C´est dans l´état du Pará, que je m´étais rendu en Janvier durant 15 jours, à Conceição de Araguaia. Cet état du Brésil compte de nombreuses tribus d´indiens, parmi eux les Kaiapos.

L´archidiocèse métropolitain est celui de Belém. La région apostolique compte 8 diocèses et 5 Prélatures territoriales.

On désigne par ce dernier terme canonique une juridiction administrative de l´Eglise :

Can. 370 - § 1. La prélature territoriale ou l'abbaye territoriale est une portion déterminée du peuple de Dieu, territorialement circonstrite, dont la charge, à cause de circonstances spéciales, est confiée à un Prélat ou à un Abbé qui la gouverne comme son pasteur propre, à l'instar de l'Évèque diocésain.

Parmi ces prélatures territoriales, se trouve celle du Xingu dans l´état du Para, qui est le plus grand territoire ecclésiastique du monde, avec une superficie de 354 000 km2 (plus de la moitié de la France). Cette prélature, érigée depuis 1934, compte près de 400 000 habitants, 12 paroisses, 14 prêtres diocésains et 10 prêtres religieux. La population est à 80 % catholique.

vendredi 16 avril 2010

XVIème Congrès eucharistique national à Brasilia : la présence des bienheureux voyants de Fatima



Lors du prochain Congrès eucharistique National de Brasilia, de nombreuses reliques de saints et de bienheureux vont faire le déplacement dans la capitale brésilienne.

Parmi eux, une statue de Notre de Fatima, qui a commencé cette semaine à pérégriner dans différentes paroisses du diocèse qui lui sont dédiées. 

Dans chacune des 10 églises de l´archidiocèse, placées sous le vocable de Nossa Senhora de Fatima, elle est priée sans relâche durant trois jours. 

Durant le prochain Congrès eucharistique National, du 13 au 16 Mai prochain, elle sera priée dans la petite église de Brasilia.

Avec elle, se trouvent une relique des bienheureux enfants Francisco Marto et Jacinta Marto, deux des trois voyants de Fatima.

jeudi 15 avril 2010

Conférence de Claudio Pastro au séminaire de Brasilia



Tout comme d´autres séminaires dans le monde, le séminaire de Brasilia organise de temps à autre des conférences avec des intervenants de haut vol, dont l´objectif est de permettre un enrichissement humain et culturel aux membres de la communauté. 

Lundi soir, nous avons donc assisté à une conférence sur l´art sacré, donnée par Claudio Pastro. 

Celui-ci est un artiste brésilien mondialement réputé, âgé de 62 ans, qui s´est dédié à l´art sacré depuis 1975.

Il s´est formé en Europe, entre autres à l´abbaye de Tournay, avant de revenir au Brésil, où il travaille sur de multiples chantiers.

Il réalise aussi bien des peintures, que des vitraux, des azulejos, des autels, des croix, des vases sacrés, des sculptures, des chapelles, des églises, des monastères et des cathédrales. Il est très réputé dans toute l´Amérique du Sud et aussi en Europe (Belgique, Italie, Allemagne et Portugal).

Il donne aussi de nombreux cours et conférences dans des séminaires, des écoles théologiques, des monastères et des facultés.

Pour l´occasion, de nombreuses congrégations présentes à Brasilia avaient été invitées : Bénédictins, Néo-Catéchuménat,... Notre auditorium était plein pour la réception de cette grande figure de l´art sacré.

mercredi 14 avril 2010

2ème Dimanche de Pâques en paroisse à Samambaia



Le week-end dernier a été un temps de grâce pour mon jeune ministère diaconal. 

Le Samedi soir, j´ai présidé une célébration de la Parole au pied levé dans l´une des églises principales de la paroisse. En effet, le vicaire était retardé à l´aéroport et n´a pu assurer la présidence de la célébration. Dans la foulée, j´ai célébré un mariage d´un jeune couple touchant de ferveur et de vie intérieure.

Dimanche matin, j´ai participé à la messe de huit heures, avant de célébrer 15 baptêmes au cours de la même célébration. 

L´après-midi, j´ai présidé une autre célébration de la Parole dans l´une des chapelles de la paroisse, qui s´est terminée par un joyeux anniversaire sonore et chantant en l´honneur de l´un des animateurs liturgiques.


mardi 13 avril 2010

La Petite Eglise ou Igrejinha de Brasilia

L'église de Notre Dame de Fátima, appelée aussi "Igrejinha" fut la première église construite à Brasilia, à la demande de la femme du Président Kubitschek. Elle a été inaugurée le 28 Juin 1958.

Elle est l'oeuvre d'Oscar Niemeyer.

Son toit a la forme d'un voile de religieuse, et ses murs sont recouverts d´azulejos très réussis.

C´est aujourd´hui une chapelle d´une des paroisses du centre-ville de Brasilia, et l´un des lieux touristiques incontournables de la ville.


lundi 12 avril 2010

La confraternisation de Pâques



Après une semaine de relâche, l´ensemble de la communauté du séminaire s´est retrouvée vendredi soir dernier, pour...une nouvelle fête organisée Samedi matin.

En effet, il est de bon ton ici au Brésil de fêter Pâques par une fête dans la plus grande tradition séminaristique.

Grâce matinée jusqu´à 7h30, puis messe solennelle à 8h30, suivie par une matinée de sports bienvenue. A midi, énorme repas dans l´aire des fêtes du séminaire, située à proximité de la piscine (certains ont gouté l´eau, c´est de bonne guerre). Le tout agrémenté de jeux de cartes, de chants de l´état du Goias...

"Rien de tel qu´une bonne petite fête pour se remettre au travail", ce doit être un proverbe de la région.


dimanche 11 avril 2010

Dimanche de Pâques à Samambaia



Le Dimanche de Pâques a conclu mon Triduum Pascal à Samambaia.

Après la messe de 8 heures dans l´église principale de la paroisse, j´ai célébré 13 Baptêmes en fin de matinée. Il est clair que célébrer des baptêmes le Jour de Pâques prend un relief tout particulier, puisque nous sommes au plus près du cœur du Mystère de la foi.

En fin d´après-midi, j´ai célébré une célébration de la Parole dans l´une des chapelles de la paroisse, en présence d´une assemblée nombreuse, ce qui m´adonné l´occasion de prêcher sur le Mystère de Pâques. Là-aussi, une grande joie.


samedi 10 avril 2010

Vigile de Pâques à Samambaia, dans la banlieue de Brasilia



Le Samedi Saint au matin, le silence et le calme régnaient sur la paroisse.

L´après-midi, les deux prêtres ont assuré une nouvelle permanence de confessions, à nouveau avec beaucoup de monde.

Puis à 19h00, a débuté la Vigile pascale dans l´église paroissiale, avec une foule très nombreuse, estimée à près de 800 personnes.

Le feu pascal a été béni, puis j´ai chanté l´Exultet en portugais, sur une mélodie de ma composition dans une église éclairée à la seule lumière des bougies. Certaines personnes ont été un peu déstabilisées et ont cru que je chantais en latin...

La liturgie de la Parole, avec 4 lectures et les psaumes responsauriaux, s´est elle-aussi déroulée dans le noir, avec la seule lumière des bougies, jusqu´au chant du Gloria, où toutes les lumières se sont rallumées. Chant de l´Evangile et homélie ont suivi.

Puis 7 baptêmes d´adolescents ont eu lieu. Le rite était le baptême par immersion dans la piscine baptismale prévue à cet effet. La liturgie s´est poursuivie avec déploiement et majesté jusqu´à la distribution des chocolats dans la sacristie après la messe.

vendredi 9 avril 2010

Vendredi Saint au Brésil


Le Vendredi Saint dernier a commencé par une permanence de quatre heures de confession, assurée par les deux prêtres de la paroisse. Pour les récompenser de leurs efforts, les paroissiens ont préparé un repas bien éloigné des canons habituels du jeûne en Europe...

L´après-midi, à 15 heures précises, ont commencé les deux offices de la Passion de Notre Seigneur. Les deux églises où se déroulaient les célébrations étaient remplies de fidèles.

J´accompagnais mon curé dans l´église principale de la paroisse : prostration en silence au début de l´Office, Lecture de la Passion du Christ, Grande Prière Universelle, Vénération de la Croix. Tout le rite de l´Eglise déployé avec foi et ferveur. Une très belle célébration.
Puis, à 19 heures, comme tous les ans, les jeunes de la paroisse ont rejoué la Passion sur la place située derrière l´église paroissiale, sous quelques gouttes de pluie et devant une foule de 200 personnes. Là-aussi, beaucoup de ferveur et d´émotion.




jeudi 8 avril 2010

Les pluies meurtrières au Brésil


Avant de poursuivre le compte-rendu de la Semaine Sainte vécue en paroisse, je me dois d´écrire un message sur les pluies meurtrières qui touchent actuellement la ville et l´état de Rio de Janeiro, et de nombreuses régions du Brésil. Ici aussi à Brasilia, nous connaissons de fortes pluies tous les jours qui en quelques minutes transforment les rues en torrents. 

Normalement la saison des pluies s´étend d´octobre à Mars. Cette année, les pluies de janvier ont été moins importantes que les autres années et tombent en ce moment. C´est donc un phénomène naturel "normal" pour le Brésil, pays caractérisé par des climats que l´on peut qualifier d´"extrêmes" (fortes chaleurs, pluies et orages violents...).

Le nombre important de victimes (près d´une centaine à ce jour) s´explique par plusieurs phénomènes conjugués :
  • Le caractère exceptionnel des actuelles pluies. Même si les pluies violentes sont un phénomène climatique normal pour le Brésil, les pluies actuelles sont d´une nature exceptionnelle, et l´on parle des pires pluies depuis près de 50 ans.

  • De nombreuses victimes sont mortes dans des éboulements de terrain. Dans les grandes villes de la côte - où se trouve concentrée près de 80% de la population brésilienne - les plans concertés d´urbanisation n´existent pas. Chaque arrivant s´installe où il le peut. Rio étant une ville construite en bordure de mer - où se trouvent des quartiers résidentiels huppés et de grands hôtels - et au milieu de montagnes - sur les flancs desquelles sont construites les favelas de manière anarchique - les habitations récentes sont très précaires. Les habitants des favelas construisent leur habitation au plus vite et de manière précaire sur des pentes aux forts pourcentages. Les fondations des maisons sont peu profondes, et à la moindre pluie conséquente sont emportées. La photo ci-contre vous montre un des quartiers de Rio, dominé une favela construite de manière anarchique au sommet d´une petite montagne.

  • Enfin, la corruption est monnaie courante dans l´administration et la hiérarchie politique brésiliennes. Les travaux de voirie s´en ressentent avec des matériaux de faible qualité, les différents intermédiaires se réservant de substantielles rentrées d´argent avec les deniers publics prévus pour des ouvrages de meilleure qualité. L´argent de l´état est versé, les travaux réalisés, mais la qualité prévue n´est pas au rendez-vous. En cas de précipitations importantes, comme c´est le cas actuellement, les ouvrages se détériorent très rapidement et paralysent ainsi l´acheminement des secours.

mercredi 7 avril 2010

Jeudi Saint à Brasilia


Le Jeudi Saint a été marqué par la célébration de deux événements majeurs : 


  • Tout d´abord le matin, la Messe Chrismale au sanctuaire Dom Bosco. Cette messe était présidée par l´archevêque de Brasilia, Dom João, assisté par son prédécesseur, le Cardinal Dom Falcão, de l´évêque auxiliaire émérite de Brasilia, de l´évêque aux Armées. Le Nonce apostolique était également présent. Plus de 300 prêtres étaient présents, ainsi que près de 50 diacres, 200 séminaristes et novices religieux. Au cours de cette messe, les prêtres ont renouvelé leurs promesses sacerdotales, puis Dom João a béni les Saintes Huiles. A l´issue de la messe, de nombreux discours de remerciements ont été prononcés, rendant hommage aux uns et aux autres. Le Nonce apostolique a conclu la célébration en invitant tous les clercs présents au repas traditionnel offert à la Nonciature.
  • L´après-midi, après une permanence de deux heures de confession (près de 150 pénitents dont beaucoup n´ont pu se confesser, faute de temps et de prêtres), j´ai participé à la Messe de la Cène du Seigneur, au cours de celle-ci, mon curé a lavé les pieds de 12 garçons du catéchisme. Puis à la fin de la Messe, nous avons installé le Saint Sacrement au reposoir prévu à cet effet, et vécu le dépouillement de l´église, au cours duquel toutes les statues et images ont été couverts d´un voile violet. Le tout dans un silence impressionnant de la part des près de 800 personnes participant à l´office.

mardi 6 avril 2010

Feliz Páscoa

C´est avec un peu de retard, dû à ma présence en paroisse pour les Jours Saints, que je vous présente mes meilleurs vœux de Pâques, la fête des fêtes.

Cristo ressuscitou segundo a sua Palavra !
Le Christ est ressuscité selon sa Parole !

Ele nos abrou as portas do céu e nos espera ! Aleluia !
Il nous a ouvert les portes du ciel et nous attend ! Alleluia !

lundi 5 avril 2010

Figure de sainteté au Brésil : Bienheureuse Lindalva Justo de Oliviera (2/2)


Le 29 Janvier 1991, Soeur Lindalva se voit attribuer le service de 40 patients âgés dans la maison municipale de soins de Salvador de Bahia. 

Elle entreprend les plus humbles tâches et va à la rencontre de ceux qui souffrent le plus pour soigner
leur bien-être spirituel et matériel, en les encourageant à recevoir les sacrements. Soeur Lindalva chante et prie avec eux, et va même jusqu´à leur prêter son permis de conduire afin qu´ils puissent sortir selon leurs besoins.

Durant le mois de janvier 1993, un dénommé Augusto da Silva Peixoto, homme âgé de 46 ans et de charactère irrascible, essaie d´être admis dans l´établissement grâce à l´appui d´une autre personnes, bien qu´il n´ait pas la permission de rester.
Soeur Lindalva le traite avec la même courtoisie et le même respect que les autres patients, tant et si bien qu´il finit par tomber amoureux d´elle. Prudemment, elle prend ses distances avec lui et évite son regard. Néanmoins, il lui déclare ouvertement ses intentions à son encontre. La solution la plus simple aurait été pour Sœur Lindalva qu´elle quittât les lieux, mais son dévouement pour les personnes âgées lui fait déclarer : "Je préfère verser mon sang, plutôt que de partir".
A partir du 30 Mars, les avances d´Augusto deviennent si insistantes et effrayantes qu´elle demande l´aide d´un aide-soignant afin de retenir ce patient indiscipliné. Bien qu´il promette d´améliorer son attitude et son comportement, sa haine et sa vengeance sont telles qu´il fomente un projet de meurtre.
Le 9 Avril 1993, Vendredi Saint, Soeur Lindalva participe au chemin de croix dans la paroisse à 4h30. A 7h, elle est de retour au travail pour préparer et servir le petit-déjeuner, comme elle le fait quotidiennement. Alors qu´elle sert le café l´une des tables, Augusto s´approche et lui assène un coup de couteau de poissonnier à la clavicule. Projetée au sol, elle crie à plusieurs reprises : "Dieu, protège-moi". Les autres patients essaient de la recouvrir. Pris de démence, et alors que son corps est emmené, Augusto la frappe à 44 reprises : "J´aurais dû faire cela plus tôt". Redevenu soudainement calme, il s´assoit sur un banc, essuie le couteau avec son pantalon, le jette sur la table et s´écrie :  "Elle ne voulait pas de moi !", et se tournant vers le médecin, il dit : "Vous pouvez appeler la police, je ne m´enfuirai pas, j´ai fait ce que je devais faire".

Le jour suivant, Samedi Saint, le cardinal Lucas Moreira Neves, Primat du Brésil, célèbre l´inhumation de la religieuse, âgée de 39 ans et dit : "Quelques années ont suffit à Sœur Lindalva pour atteindre la consécration de sa vie religieuse jusqu´au martyr".

samedi 3 avril 2010

Le sacrement de la Réconciliation au Brésil


Dans les jours précédents la Résurrection, les Brésiliens vivent le sacrement de la Réconciliation, suivant par-là l´un des préceptes de l´Eglise, qui demandent la confession des péchés annuelle avant Pâques.

Dans la paroisse de Samambaia, le curé confesse tous les jours durant deux heures, et ce durant toute l´année. 

Les jours précédants Pâques, sont organisés des "multirão" de confession, où soirée entière de confession. Les prêtres du secteur viennent donner un coup de main pour cet événement paroissial important. La soirée organisée sur la paroisse a réuni 11 prêtres, qui ont confessé près de 360 personnes (statistiques du curé) pendant 3 heures non-stop. 

Et durant la Semaine Sainte, c´est une moyenne quotidienne de 60 à 100 personnes qui attend silencieusement dans l´église pour recevoir le sacrement de la Réconciliation.

vendredi 2 avril 2010

Figure de sainteté au Brésil : Bienheureuse Lindalva Justo de Oliviera (1/2)


Lindalva Justo de Oliviera est née le 20 octobre 1953 à Sitio Malhada da Areia, une localité très pauvre de l´état du Rio Grande do Norte. Son père, João Justo da Fé, est un fermier veuf. Il se marie en secondes noces avec Maria Lúcia de Oliveira.


La petite Lindalva est la sixième des treize enfants du couple. Elle reçoit le baptême le 7 Janvier 1954.
Sa famille est de condition très modeste, mais vit une riche vie de foi. João déménage sa famille à Açu, afin que ses enfants puissent aller à l´école. Après de nombreux sacrifices, il peut enfin acheter une maison, où la famille continue de résider aujourd´hui. En plus de suivre le bon exemple de sa mère, Lindalva montre une inclination naturelle envers les enfants les plus pauvres et passe beaucoup de temps avec eux. A l´âge de 12 ans, elle fait sa Première Communion, et durant toute cette année scolaire, montre une grande joie à aider les plus déshérités. 

Plus tard, alors qu´elle vit avec l´un de ses frères Djalma, et sa famille à Natal, elle reçoit le diplôme d´assistante administrative en 1979.
Pendant 10 ans, de 1978 à 1988, elle vit de différents petits travaux, comme la vente au détail, caissière dans une station service, envoyant une partie de son salaire à la maison, pour aider sa mère. Lindalva prend aussi le temps de visiter les maisons de personnes âgées tous les jours après le travail.

En 1982, elle assiste longuement son père dans les derniers mois de son interminable maladie. Cela se reflète dans sa vie et elle décide de servir les pauvres. Elle travaille dans une nurserie et se plaît à construire des liens d´amitié, jouer de la guitare et participer à des formations culturelles, comme de nombreux jeunes.

En 1986, elle participe aux initiatives vocationnelles des filles de la Charité. Après avoir reçu le sacrement de la Confirmation en 1987, Lindalva fait sa demande pour entrer chez la Congrégation. Le jour de la fête de Notre Dame de Lourdes, elle entre au postulat et édifie ses consoeurs par sa joie et son réel souci des pauvres.

Son caractère est marqué par la douceur, mais aussi par la recherche de la vérité. Dans une lettre à son frère  alcoolique Antonio, elle écrit : "Fais ton examen de conscience. Je prie beaucoup pour toi et continuerai tant que nécessaire, et si c´est nécessaire je ferai des pénitences afin que tu puisses devenir par toi- même une personne. Suis Jésus qui s´est battu jusqu´à la mort pour la vie des pécheurs et donne ta propre vie, non comme Dieu, mais comme un homme, pour le pardon des péchés. Nous devons chercher refuge en Lui; seulement en Lui la vie prend tout son sens". Un an plus tard, son frère cessait de boire.

jeudi 1 avril 2010

Programme de la Semaine Sainte à Samambaia


Comme c´est le cas au séminaire d´Issy les Moulineaux, les séminaristes de Brasilia vivent la Semaine Sainte, une année au séminaire, une année dans leur paroisse d´insertion.
Cette année, nous la vivons en paroisse. 


Voici le programme dTriduum Pascal à la paroisse de Samambaia :

Jeudi Saint :
  • Jeudi à 8h30 : Messe chrismale au sanctuaire Dom Bosco
  • Jeudi à 19h : Messe de la Cène du Seigneur
Vendredi Saint :
  • Vendredi jusqu´à 15h : Adoration du Saint Sacrement, Chapelets de la Divine Miséricorde, Rosaires, confessions toutes la matinée
  • Vendredi à 15h : Office de la Passion
  • 19h : Présentation de la Passion du Seigneur, sous forme théâtrale, réalisée par les jeunes de la paroisse, puis procession de "la dépouille du Seigneur"
Samedi Saint :
  • Samedi Saint : Jour de silence et de reccueillement. 
  • 19h30 : Vigile Pascale
Dimanche de la Résurrection du Seigneur : 
  • Messes dans toutes les églises et chapelles de la paroisse aux horaires habituels, soit 11 messes célébrées.
Les offices de la Messe de la Cène du Seigneur, de la Passion et de la Vigile Pascale, sont "doublés", c´est-à-dire qu´ils sont célébrés dans deux églises de la paroisse à la même heure, et ce pour éviter des assemblées trop nombreuses. Je vais donc officier avec mon curé dans l´église Nossa Senhora de Aparecida, le vicaire et le diacre permanent officieront dans l´église Nossa Senhora de Fatima.