dimanche 28 février 2010

Un Carême festif


Jeudi soir, avec les seuls séminaristes de Brasilia, nous avons vécu un temps de confraternização simple et joyeux pour accueillir les nouveaux séminaristes de l´archidiocèse.

Vendredi soir, rebelote avec l´un des deux Sexta Super organisés dans l´année. C´est une soirée festive organisée par l´une des années de premier cycle. Le but de cette soirée est de présenter sous forme humoristique les Pères et la vie de la maison aux plus jeunes. Le genre de soirée "fou du Roi" où les Pères du séminaire se font imiter par les uns et les autres, et les travers des uns et des autres mis au grand jour.
 
C´est un concept très fréquent que tout séminaire digne de ce nom se doit d´organiser, tant en France qu´aux Etats-Unis.

Deux soirées festives coup sur coup. Les efforts de Carême en ont pris un coup...

samedi 27 février 2010

Inauguration de l'auditorium Jean-Jacques Olier



Jeudi matin, avait lieu la réunion du clergé au séminaire, avec la présence de plus de 200 prêtres et diacres, sous la présidence de Dom João.
 
 
Cette réunion mensuelle aura lieu cette année tous les derniers jeudi de chaque mois au séminaire.
 
En effet, nous venons de terminer les travaux d'un superbe auditorium flambant neuf, après six mois de travaux. Il ne reste plus que les vitres à poser. 
 
Celui-ci a été béni par Dom João au début de la réunion et porte le beau nom de Jean-Jacques Olier, du nom du fondateur de la Compagnie de Saint Sulpice.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

vendredi 26 février 2010

Semaine française au Séminaire

Après deux amies françaises de passage à Brasilia, j'ai accueilli mardi matin aux aurores l'un des Pères du séminaire d'Issy les Moulineaux, le séminaire responsable de la formation.

Celui-ci passe une semaine à Brasilia pour découvrir la vie au  séminaire et pouvoir faire le bilan de mon année brésilienne.

Belle présence française au séminaire...

Mes deux amies françaises rouennaises toutes deux, Julie et Valérie, poursuivent leur périple brésilien vers le Sud : Belo Horizonte, Paraty et Rio.

Elles ont bien profité de leur séjour qu'il leur a surtout permis de faire un premier plein de soleil et de vitamines en plein hiver français.

jeudi 25 février 2010

Ouverture de l'année académique au séminaire


Lundi soir, nous avons vécu de manière festive et officielle le début de l'année académique.

Pour l'occasion, l'un des anciens Pères du séminaire de Brasilia, le Père Waldimar, actuel recteur du séminaire de Goianias, et qui sera ordonné évêque auxiliaire le 19 mars prochain, a donné la conférence prévue à cet effet, sur le thème "Ministère apostolique et Prophète".

Puis le Père supérieur a célébré la messe de rentrée, messe de la fête de la chaire de Saint Pierre.

Au cours de celle-ci, l'ensemble du corps professoral a prononcé sa profession et juré fidélité à l'enseignement du Magistère, sur les Saintes Ecritures.
Puis le dîner d'usage a conclu cette joyeuse soirée.

mercredi 24 février 2010

Et pendant ce temps-là au Niger...


Voici quelques nouvelles du Niger par Mgr Guy Romano, évêque émérite de Niamey, sur les événements survenus dans le pays.

"Mon cher oui, il y a eu un coup d'état militaire au Niger pour éloigner le président tTndja qui voulait continuer alors qu'il n'en avait pas le droit. C'est le fin d'un premier épisode. Pour le moment, on ne sait rien de précis sur ce qui va se passer, mais les militaires veulent restaurer la démocratie. Suppression de la constitution, on revient à l'ancienne, dissolution de l'assemblée nationale élue il y a quelques semaines.

Les gens sont heureux. Pour le moment l'ancien président est gardé dans une caserne et également la plupart des anciens ministres.  Le couvre feu sera levé demain et les frontières de nouveau ouvertes.  Les avions vont de nouveau atterrir à niamey. Il y a eu une vingtaine de  morts parmi les militaires, et plusieurs dizaines de blessés, mais la  plupart légers. C'est une nouvelle période qui commence pour le Niger. 

A la mission catholique tout va bien. Pas de victimes parmi les civils sauf peut être un ministre qui aurait été très gravement blessé durant l'attaque de la présidence où les conseil des ministres étaient
réunis avec l'ancien président. Voila les premières informations à peu près certaines. 

Je vous embrasse très fort. Mille bises."

mardi 23 février 2010

Sourires de France


Profitant des vacances françaises, certains quittent l'hiver qui se prolonge dans l'hexagone pour venir chercher soleil et vitamines sous les tropiques. C'est ainsi que ce WE, mon curé m'avait dispensé d'engagament paroissial, pour accueillir deux amies françaises.
Samedi soir, retrouvailles à l'aéroport, et Dimanche début de la tournée des points de vue sur la ville.
Dans la nuit de Samedi à Dimanche, nous sommes passés à l'heure...d'été.



Dimanche matin, avant la messe célébrée au séminaire, virée rapide à l'ermitage Dom Bosco où se trouve une très belle vue sur le lac entièrement artificiel, le joli pont Juscelino Kubischek, en forme de ricochets et la ville.

L'après-midi, guidés par le Père Supérieur, ravi de pratiquer son français, visite du Congrès National, dégustation d'un suco délicieux et visite de la tour de télévision. Celle-ci, haute de 224 mètres, offre un point de vue merveilleux sur la ville et donne une excellente idée de l'organisation de la ville.

L'ascension se fait en ascenseur et permet de profiter de la vue depuis un large balcon situé au premier tiers de la tour.

lundi 22 février 2010

La conclusion de l'année philosophique


Il ne se passe pas une semaine ou presque sans que le séminaire ne vive une fête venant ponctuer à point nommé tel ou tel événement de la vie de notre communauté.


Samedi matin, ce sont les séminaristes entrant en théologie qui étaient à l'honneur. L'ensemble des séminaristes, de leurs familles et amis, ainsi que tous les professeurs du cycle de philosophie fêtait dans la joie la conclusion de leur cycle de philosophie.
 
Contrairement à ce que nous vivons au séminaire de Saint sulpice en France, cette fête est différente de l'admission, qui marque la reconnaissance par l'Eglise de la formation du candidat en vue du sacerdoce.
Ici au Brésil, c'est plutôt la la fin d'un cycle d'études qui est fêté. La cérémonie des admissions se fera plus tard.

Il faut savoir ici que chaque année du cycle de philosophie a un parrain et une marraine. Ceux-ci sont des professeurs référents et des guides pour les jeunes candidats du premier cycle. La messe de samedi était donc présidée par le parrain de l'année et le mot de remerciements a été fait par la marraine, professeur de méthodologie scientifique. Son discours était très émouvant et a beaucoup touché les uns et les autres. Elle a rappelé que la vie du prêtre devait être marquée par trois verbes :
étudier, agir et prier; et a engagé les nombreux laïcs présents à prier pour les prêtres. La prière pour les prêtres étant pour elle la chose la plus importante pour la sanctification du monde.

Le tout s'est bien sûr conclu par le repas festif d'usage.

dimanche 21 février 2010

Le début de l'engagement pastoral


En ce début d'année scolaire, les différentes dimensions de la formation se mettent en route petit à petit.
Après la vie communautaire et le début des cours, les uns et les autres reprennent le chemin des engagements pastoraux tous les Week-end.


Pour les séminaristes de 1ère et 2ème années, cet engagement consiste en une découverte de la pastorale de la santé de l'archidiocèse de Brasilia. Ils vont visiter les malades à l'hôpital, leur porter la communion, travaillent avec les équipes d'aumônerie constituées...
En 3ème année, les séminaristes concernés découvrent l'univers carcéral et vont visiter les prisonniers, là aussi en lien avec les laïcs constituant l'aumônerie de la prison.
Les séminaristes de Second Cycle sont quant à eux envoyés deux par deux dans la plupart des cas dans différentes paroisses de l'archidiocèse de Brasilia ou dans des diocèses voisins si les distances ne sont pas trop grandes.
Une dizaine de séminaristes de l'archidiocèse de Brasilia ont un engagement pastoral particulier et travaillent à la pastorale des Vocations de la Région apostolique de Brasilia.

Lors de la messe de Vendredi Matin, chacun a été appelé par son lieu ou son engagement pastoral. Puis le Père Supérieur a donné la bénédiction d'envoi en mission.

samedi 20 février 2010

Le Carême au séminaire



Depuis Mercredi, nous sommes entrés dans le temps béni du Carême.
La couleur liturgique a viré au violet, les homélies traitent du jeûne, du partage fraternel et de la prière.

Hier soir et comme tous les vendredis de Carême, toute la communauté s'est retrouvée après le dîner pour la prière du Chemin de Croix. Nous avons vécu ce beau moment de prière sur le chemin de croix grandeur nature inauguré l'an dernier, le tout illuminé par les bougies et accompagné par le chant du Stabat Mater chanté en portugais.

Au niveau national, la conférence épiscopale propose tous les ans une campagne de fraternité afin de favoriser la convivencia du peuple chrétien.
Cette campagne de Carême a une dimension oeucuménique, d'où le choix d'un thème qui permet de rejoindre les frères chrétiens des Eglises soeurs.
Cette année, le thème de la campagne est "Economie et Vie" et la devise retenue "Vous ne pouvez servir Dieu et l'argent", avec hymne écrit pour l'occasion et campagne d'affichage.

vendredi 19 février 2010

Le Planejamento da Comunidade


Lundi et Mardi derniers consistaient en deux jours de découverte et d'approfondissement du cadre de vie du séminaire.

Dans un séminaire sulpicien comme celui de Brasilia, la formation s'articule autour de cinq dimensions : humaine, spirituelle, intellectuelle, communautaire et pastorale. Pour chacune de ces dimensions, l'un des Pères du Conseil en assure la responsabilité et le suivi tout au long de l'année, avec une petite équipe de séminaristes.
Le séminaire a en outre publié il y a quelques années un livret conséquent intitulé : Normes fondamentales de la vie au Grand Séminaire de l'Archidiocèse de Brasilia.
Durant deux jours donc, chacune des dimensions de la formation a été présentée à tout le séminaire, puis les applications pratiques de chacune d'entre elles ont été lues par année de séminaire, amendées et exposées à l'ensemble de la communauté. 

Résultat, toute la vie du séminaire a été passée en revue depuis l'appréciation des professeurs par les séminaristes en fin de semestre, jusqu'à  la tenue autorisée à la chapelle en passant par l'attitude à avoir lors des matches de football ou encore les relations à avoir avec les membres du personnel ou les invités. 

Le tout dit avec une grande franchise et une liberté d'expression rarement vue dans une vie de communauté.

jeudi 18 février 2010

L'au-revoir aux deux diacres missionnaires

 
Lundi soir, toute l'année diaconale auréolée de ses derniers arrivés, est allé dîner chez la psychologue du séminaire avec 4 Pères du Séminaire pour dire au-revoir aux deux diacres partant en mission et pour accueillir les nouveaux arrivés, dont je fais partie.

Au programme rodizho de crêpes, c'est-à-dire crêpes à volonté. Le tout s'est terminé par quelques discours d'usage francs et bien émouvants de la part des uns et des autres.

Les jeunes missionnaires se sont envolés mercredi matin pour l'état du Roraima, pour une durée de 2 ans.

mercredi 17 février 2010

Mercredi des Cendres

Journée de silence et de prière au séminaire pour entrer dans ce temps béni du Carême.

mardi 16 février 2010

Le Carnaval


L'une des premières images qui vient à l'esprit quand on parle du Brésil est celle du carnaval de Rio et de ses écoles de samba. Comme me le disait une française expatriée à Rio, « durant le carnaval, la vie ne s'arrête pas, elle explose ».   
Il faut savoir que le carnaval de Rio et ses défilés d'écoles de samba est comme la vitrine touristique de cet événement brésilien réputé dans le monde entier. Pour en savoir plus, voici de plus amples informations sur le carnaval de Rio.

Le carnaval est une institution au Brésil, mais c'est surtout dans le Nordeste qu'il est fêté, où les carnavals d'Olinda et de Salvador sont parmi les plus suivis du pays. Chaque ville a sa manière propre de fêter le carnaval, qui dure les quatre jours qui précèdent le mercredi des Cendres et qui est comme une explosion de fête avant les privations du Carême.

Mais le carnaval est aussi une fête dangereuse avec beaucoup de débordements et de débauches. Au séminaire, les séminaristes ne sont guère enclins à fêter l'événement mais multiplient les intentions de prières afin que les jeunes et les moins jeunes restent dans les limites du raisonnable.

lundi 15 février 2010

7 nouveaux diacres en vue du sacerdoce


Samedi matin, avaient lieu 7 ordinations diaconales au sanctuaire Dom Bosco, sanctuaire érigé au point exact où passe le 15èmé parallèle afin d'honorer le rêve de Dom Bosco, co-patron du Brésil. 

C'est une belle et grande église, inaugurée en 1980 et entourée d'arches aux vitraux bleus et immenses dont la couleur change selon le déplacement du soleil. Parmi ces 7 diacres, chiffre très biblique, 3 seront mes camarades de promotion cette année. Je les accueillais donc avec joie dans le collège diaconal.

A la fin de la Messe, Dom João, archevêque de Brasilia, a béni l'équipe des missionnaires de l'archidiocèse, qui part ce mercredi pour passer deux années de mission dans l'état du Roraima. Cette équipe est composée d'un prêtre, de deux des diacres ordonnés et de quatre autres jeunes garçons et filles âgés d'une vingtaine d'années.
En effet, l'archidiocèse de Brasilia, comme de nombreux autres diocèses brésiliens, participe à l'évangélisation de l'Amazonie. Là-bas, le diocèse administre un territoire de 62 000 km2 (1/10 de la France), finance cette mission et envoie donc tous les deux ans une équipe de missionnaires.
 
Après la messe, comme de coutume, le repas de fête a été servi au séminaire où tout le monde a mis la main à la pâte.
 
Depuis début Décembre, 15 prêtres, 32 diacres permanents et 7 diacres en vue du sacerdoce ont été ordonnés, soit 54 nouveaux clercs pour l'archidiocèse de Brasilia.

dimanche 14 février 2010

La retraite de rentrée


Dès le lundi soir, nous sommes rentrés en retraite. Celle-ci était prêchée par Dom Aldair, évêque de l'un des diocèses de l'état de Goias et ancien élève de la maison. Une retraite en silence avec deux conférences par jour et de nombreux exercices de piété traditionnels.


En plus des offices de Laudes et Vêpres et de la Messe quotidienne, nous avons prié tous les jours le chapelet de la Miséricorde de Soeur Faustine. 

Mardi soir, nous avons prié l'office de la Vierge Marie devant la statue de Notre Dame de Fatima à qui le séminaire est consacré : c'est une longue litanie mariale chantée, entrecoupée d'oraisons diverses.
Le Mercredi soir, a eu lieu la célébration pénitentielle communautaire suivie des confessions individuelles.
Enfin le Jeudi Soir, Veillée de prière devant le Saint sacrement exposé suivi de la nuit d'adoration, chaque année de séminaire assurant une heure de veille.

Enfin la retraite s'est achevée le Vendredi Matin par la Messe au cours de laquelle les futurs diacres de Brasilia, ordonnés hier matin, ont fait leur profession de foi.

samedi 13 février 2010

La rentrée au séminaire


C'est reparti pour une nouvelle année au séminaire de Brasilia. Je me retrouve un peu décalé par rapport au rythme vécu jusque là, mais c'est toujours la même émotion de recommencer une année de séminaire.
Nous sommes cette année 82 séminaristes dans la maison. Dès le premier jour, nous sommes rentrés dans le vif du sujet,  avec la répartition des responsabilités dans la maison et le début des équipes de service. Me voilà donc co-responsable de la vie académique du séminaire avec deux autres diacres sous la responsabilité de l'un des Pères de la Maison. 
Avec ma nouvelle équipe de service, nous étions de vaisselle cette semaine. Rien de tel pour se remettre au plus vite dans le bain du séminaire. 

Nous avons aussi constaté l'avancement des travaux de la toute nouvelle salle de conférences du séminaire pouvant accueillir plus de 200 places. Il y a encore quelques finitions, mais l'inauguration aura lieu bientôt.

Nous avons aussi repris le sport et je repars sur de bonnes bases avec 5 buts en 2 matches. Le plus dur est de se maintenir à ce niveau de forme...

vendredi 12 février 2010

Globalisation, néolibéralisme et désillusion post-moderne 1985-2005


Une fois la tempête passée, on croit à un retour à une vie normale. Mais les problèmes liés à la terre ne se terminent pas avec la fin de la dictature : l´accès à la propriété de la terre passe uniquement par la lutte. Malgré la réforme constitutionnelle, le travail esclave continue et l´impunité se perpétue. Les blessures anciennes et nouvelles se conjuguent et affligent les masses qui demandent une attention et une créativité renouvelées de la part de l´Eglise. 


La globalisation et la « Nouvelle culture » engendrent une jeunesse désillusionnée par le progrès matériel, prise au dépourvu par les valeurs dominantes dans la marche du monde. A l´heure du progrès dans l´éducation et dans la technologie, une religiosité de l´émotivité est de retour, c´est le règne de la « théologie de la prospérité ». La fragmentation des fondements règne...
 
Des voix s´élèvent pour dénoncer la situation : pour ne jamais renoncer à la construction du Royaume dans l´actuel contexte néolibéral , beaucoup s´efforcent de faire éclore la voix des pauvres sans jamais se laisser boucher les oreilles. 

D´autres dénoncent davantage la prétention mensongère de notre monde qui promet le bonheur à l´homme post-moderne : «  Le monde ne sait pas comment faire échapper l´homme au mal sous toutes ses formes, ni comment rendre l´homme heureux, le monde a besoin de la Rédemption » s´exclame Jean-Paul II qui pointe l´urgence d´une Nouvelle Evangélisation. Pour être missionnaire, l´Eglise comprend également qu´elle doit vivre une spiritualité de communion.

Entre autres, le Conseil Pastoral de la Terre est attentif à maintenir vivante la flamme pour l´option préférentielle pour les pauvres. Les pastorales incarnent le visage maternel de l´Eglise qui va à la rencontre de tant de blessures concentrées dans les villes modernes et dans les champs. Deux nouvelles paroisses sont érigées ( Santa Maria das Barreiras en 1986 et Nossa Senhora das Graças en 1987). 


Les CEB (Communautés Ecclésiales de Base) se lancent dans les « Saintes Missions Populaires » et se révèlent capables de provoquer un réveil inespéré. La Rénovation Charismatique Catholique renouvelle les chrétiens dans une conscience joyeuse de l´Amour du Père qui les fait être ses fils et leur donne le désir de goûter l´amitié que le Christ nous offre. Elle assimile les aspirations et les formes extérieures des groupes pentecôtistes. Dans la dynamique du Jubilé de l´an 2000, les grands Congrès diocésains (Eucharistique, Pastorale Familiale et Jeunesse) réunissent de grandes foules catholiques. 

La 16ème Assemblée du Peuple de Dieu travaille pour enraciner cette grâce : « Pierres vivantes dans une Eglise en construction ». La solidarité des Eglises sœurs de l´Europe ne faiblit pas. 

jeudi 11 février 2010

La naissance des villes, la dictature militaire et la réponse de l'Eglise par lutte non violente. 1965-1985


Les migrations internes changent le visage du Brésil. « L´Amazonie, une terre sans hommes pour des hommes sans terre ! » proclame le projet des militaires au pouvoir. Commence dans le Para une nouvelle ère. Le développement économique entraîne une métamorphose des villages nés autour des forêts en authentiques villes qui arrivent à concourir avec Conceição. 

Arrive la « guerrilha do Araguaia », une guérilla dans le cœur de l´Amazonie, soutenue par Cuba, et accentuée par les conflits entre grands propriétaires terriens et petits paysans. Les Forces Armées noient la révolte dans le sang. Les droits de l´homme sont ouvertement violés. La promotion humaine au nom de l´Evangile est, dans un premier temps, remise en question puis enterrée. Soupçons, menaces et peur deviennent le pain quotidien de ceux qui assument une responsabilité publique. Les souffrances sans nombre, par solidarité avec celui qui souffre, conduisent au martyre. Mais la persécution ne va pas sans la grâce.

Le souffle de Vatican II réveille de nombreuses énergies assoupies : « Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. » Gaudium et Spes §1

Une forte dynamique de l´Espérance réunit et pousse à la construction du Royaume où l´humanité entière sera réunifiée. Comme le Christ, il faut renverser les oppressions, tendre la main aux injustices, inviter les exclus. Les conférences de Medellin (1968) et Puebla (1978) indiquent les chemins. Se lève une Eglise tournée vers l´extérieur, mettant au premier plan l´engagement avec les pauvres et la lutte pour la liberté et la justice. « Où il n´y a pas la justice, il manque la présence de l´Evangile » (Conseil diocésain de Pastorale – 1980). La déchristianisation commence à se faire sentir sérieusement dans les habitudes de la vie du nouveau Brésil urbain.


Le Diocèse de Conceição répond au développement urbain en créant des paroisses autonomes, qui assument toutes les tâches de la vie paroissiale. (São Geraldo en 1972, Redenção – Cristo Redentor en 1973, Santana do Araguaia en 1976, Rio Maria en 1977, Xinguara en 1979, Floresta en 1985). Les CEB (Communauté ecclésiale de Base), alimentés par des parcours bibliques et des parcours de réflexion, inaugurent une « nouvelle façon d´être Eglise » et font éclore la clameur pour la liberté, pour la justice et pour l´égalité. 

Les « Assemblées du Peuple de Dieu » donnent la voix à tous les catholiques et articulent les efforts de beaucoup. Quand des prêtres et des laïcs vont en prison à São Geraldo de Araguaia, c´est l´heure des ténèbres. Mais l´appui unanime de tous, depuis la Présidence de la CNBB  au plus humbles, en passant par les consacrés et les laïcs, transforme cette épreuve en une incitation pour une lutte plus intense. Cependant, dans le même temps, l´activisme déclenché par les circonstances dramatiques entraîne une onde de désistement dans le clergé.

mercredi 10 février 2010

L´immigration s´intensifie et l´Eglise se trouve surprise par la modernité 1945-1965


Une fois fondée la nouvelle ville de Conceição, les chercheurs d´or ou Garimpeiros arrivent et se lancent corps et âme dans la course pour l´or. 

Progressivement, les Indiens qui ne se laissent pas intégrer par la société de « l´homme blanc » sont éloignés de leurs terres et repoussés à l´intérieur de la forêt vierge.

Simultanément, l´incroyable enrichissement de plusieurs villages indigènes grâce à l´extraction et à l´exploration de l´or, introduit une mentalité bien différente de celle reçue des Pères Dominicains. Dans la ville de Conceição, les hommes politiques reçoivent leur autonomie pour assumer le pouvoir civil. Les structures de péchés (alcool et prostitution) acquièrent leur droit de cité dans la vie quotidienne. La peur s'empare de la ville, quand en 1940, le Premier Pasteur de l'Assemblée de Dieu s´établit dans la cité de l´Immaculée Conception », inaugurant le pluralisme religieux. 

A cette époque, le diocèse continue sur les mêmes bases que précédemment et le travail d´évangélisation se diffuse en profondeur : fête de Nossa Senhora da Conceição, livres d´histoire exaltant les faits des premiers missionnaires. Pendant que les Pères consacrent beaucoup de leurs forces à contrer les méfaits des colons, le travail d´éducation dans la ville et dans l´intérieur des terres produit ses fruits. 

La communauté ecclésiale de Conceição se préoccupe aussi de l´assistance sociale en faveur des Indiens et des pauvres. C´est l´heure de gloire du diocèse, quand est annoncé que le taux d´analphabétisation de Conceição est le plus faible du Brésil.

mardi 9 février 2010

La grâce de l´enfantement de la chrétienté de Conceição 1897-1945


« Ici, nous allons construire la cité de la Vierge Immaculée Conception » s'exclame Frère Gil de Vilanova, frère dominicain de la province de Toulouse, au moment de poser le pied sur le bord ouest du fleuve Araguaia en avril 1897, date du commencement de l´évangélisation des indiens Kaiapos. Il commence par la construction de la « Catequese », le lieu où va s´incarner la Mission. 

Très rapidement, les bases du ville susceptibles d´accueillir des religieux, des indiens et de futurs migrants sont élevées. Le Pape Saint Pie X crée la Prélature de Santissima Conceição de Araguaia en 1911. Le gouvernement de la ville qui peu à peu sort de terre, est totalement entre les mains des Pères Dominicains.

L´Immaculée Conception est la mère et le modèle de vie des chrétiens. Elle est l'inspiration première de ce travail. « Me voici, envoie-moi ! »  est la devise épiscopale choisie par le premier évêque, Dom Domingos Carrérot. Elle résume bien lardeur missionnaire de cette génération. Par la pureté et la gratuité des motivations des Missionnaires Dominicains et par la radicalité héroïque de leur don, Dieu suscite une paix sincère entre les partenaires de cette « aventure ».

La grâce de l´estime et de la confiance mutuelles rend possible la lutte quotidienne pour la subsistance des quelques mille personnes réunies malgré les différences ! Un travail d´éducation des enfants commence, visant à préparer le futur de la Mission, grâce au zèle apostolique des sœurs dominicaines venue prêter main forte. Les Missions Dominicaines enracinaient cet esprit chrétien entre tous et le répandaient jusqu´au fin fond des forêts tropicales.

lundi 8 février 2010

Un peu d'histoire


Je profite de cette semaine de rentrée et de la traditionnelle retraite spirituelle inaugurale pour vous proposer une histoire récente de l'Eglise au Brésil grâce à l'exemple du diocèse de Conceição de Araguaia.


En effet, à partir du 8 Décembre prochain, va commencer une année de jubilé pour ce diocèse qui va fêter ses 100 ans d'existence. Il est intéressant de voir comment celui-ci a été fondé, s'est structuré et a répondu aux différentes situations historiques rencontrées.

Pour cette présentation, je m'appuie sur le travail effectué par le diocèse à l'occasion des préparatifs de ce jubilé. 



Pour commencer, il faut savoir qu'il y a encore 40 ans, la plupart du territoire diocésain était recouvert par la "mata nativa" ou "forêt originelle". Aujourd'hui on devine les conséquences de la déforestation, même s'il subsiste ici ou là quelques vestiges de cette forêt originelle qui laisse entrevoir le terrai rencontré par les missionnaires il y a 100 ans. Les habitants du diocèse de Conceição n'hésitent pas à dire que leur territoire appartient à l'Amazonie déforestée.


Un autre point important pour l'histoire de l'évangélisation du Brésil : l'évangélisation de l'Amazonie a durant longtemps été confiée aux grands ordres religieux apostoliques : franciscains, rédemptoristes, congrégations enseignantes ou encore dominicains. Ne soyez pas étonnés de retrouver ces derniers, originaires de France, de la province de Toulouse à l'origine du diocèse de Conceição. La diminution des entrées dans les ordres religieux en Europe n'est pas sans conséquences aujourd'hui pour de nombreux diocèses brésiliens d'Amazonie.


dimanche 7 février 2010

Air de rentrée au séminaire


Lundi, c'est la rentrée au séminaire. Après deux mois de vacances, chacun se prépare à une nouvelle année de formation dans les locaux du séminaire. Comme à chaque rentrée, chacun est heureux de retrouver ce lieu su important qu'est le séminaire et les personnes qui le font vivre : Pères formateurs, communauté des sœurs, personnels du séminaire.


Durant ces dernières heures avant la date fatidique, chaque séminariste prend le temps de s'installer, avec tout d'abord un grand nettoyage de la chambre attribuée pour l'année. Puis, chacun fait son petit tour de la maison pour saluer les uns, faire la connaissance des autres et voir les résultats des travaux effectués pendant l'été.

La pastorale n'ayant pas encore repris, le Père supérieur m'a emmené hier soir avec un autre séminariste brésilien, participer à la messe en français célébré dans une chapelle non loin du séminaire. Celle-ci est célébrée une fois par mois et ce sont les Pères sulpiciens colombiens de la maison qui en assurent à tour de rôle la présidence. "Pour lui retirer une difficulté", le Père supérieur m'avait demandé de prêcher. Ce que j'ai fait avec joie. 

Prêcher en français devant une assemblée d'une vingtaine de personnes, familles de diplomates africains et expatriés français, cela ne m'était pas arrivé depuis mon arrivée au Brésil... et permet surtout de sortir de l'écrit avec plus de facilité, ce qui rend la chose plus vivante, tant pour le prédicateur que pour les auditeurs.

samedi 6 février 2010

Les indiens Kaiapo


A proximité du diocèse, se trouve la "Terra Indigena Kaiapo". C'est une réserve ou espace protégé où vivent plus de 3 000 indiens dans différents petits villages. La réserve s'étend sur une superficie de plus de 30 000 km2.

Cet espace protégé n'est pas le seul ni le plus grand du Brésil. Chacune des grandes tribus d'indiens, ou populations indigènes d'avant la colonisation portugaise possède son espace protégé par le gouvernement. Ce cadre juridique permet de sauvegarder les cultures indiennes des prédateurs en tous genres.

Dans le diocèse de Conceição, il existe une pastorale confiée à deux prêtres mexicains. Ceux-ci, qui comprennent et parlent la langue des kaiapos sont responsables d'une maison d'accueil pour les indiens à Redenção.

Dans celle-ci, sont conservés différents objets, armes, ustensiles en tous genres, pour préserver la culture indienne.
Vous pouvez consulter de superbes photos sur ce site.

Les deux prêtres possèdent aussi de nombreux films montrant les danses rituelles, la vie quotidienne des indiens et les rituels de peintures sur corps.

La visite de cette maison n'a pas été sans me rappeler, certes à une échelle moindre, les excellents musées et expositions des Missions étrangères de Paris où sont  exposés les travaux des Pères Missionnaires dans leur souci de sauvegarder et de comprendre les cultures rencontrées en Asie.

 

vendredi 5 février 2010

15 jours à Conceição de Araguaia


Me voilà de retour au séminaire de Brasilia, après 15 jours passés dans le diocèse de Conceição de Araguaia.

Ce diocèse, situé dans l'immense état du Para (2ème par sa superficie), compte une surface de 60 000 km2 (soit 1/10 de la France) et 300 000 habitants. Celui-ci fêtera l'an prochain son 100ème anniversaire.

Le diocèse compte dix paroisses et 15 prêtres dont 5 prêtres diocésains. 
Parmi les principales villes, outre Conceição de Araguaia et ses 40 000 habitants, on trouve Redenção et ses 80 000 habitants, et Xinguara et ses 30 000 habitants.

Contrairement à ce que je vous écrivais dans un message précédent, le fleuve Araguaia n'est pas un affluent du fleuve Amazonie, il l'est du fleuve Tocantins qui lui est un affluent de l'Amazonie.
Le seigneur Araguaia n'en est pas moins l'un des plus grands fleuves du Brésil, avec une longueur de 2 627 kms.

Depuis 2006, l'évêque de ce diocèse est un français, Dom Dominique You.
C'est de dernier qui m'a accueilli à Conceição.

Je vous raconterai mon périple dans les messages à venir.